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Le vieil homme et Hattrick

Cet article fut écrit par Dovco_HandF (7865524), originellement en polonais (18833), puis traduit en anglais (18862). (NdT : mes excuses par avance pour une traduction faite à partir d’une autre traduction, rendant parfois le texte un peu pataud).

Comme Ernest Hemingway l’écrivait dans son histoire Le vieil homme et la mer : « Un homme peut être détruit mais pas défait ». Cette phrase convient parfaitement à l’un des utilisateurs de Hattrick, ignac35, âgé de 80 ans (5827577). Cet article est son interview, le plus vieux joueur de Hattrick en Pologne, peut être au monde.

(http://s8.postimg.org/xttl3nc91/80_years_old_user.jpg)

1. Bienvenue. Comment vas-tu ? Comment te sens-tu ? C’est un réel honneur pour moi de travailler avec toi sur cette interview. Cela sera un hommage à ta personne, à ta personnalité, et à ta passion pour ce jeu. Peu d’entre nous jouerons toujours à Hattrick à 80 ans. Peut-on débuter ?

La nature humaine (pour la plupart des gens) aime être traitée avec intérêt. Un tel intérêt pour ma personne me plait beaucoup. Le fait qu’à un tel âge je puisse toujours jouer, est quelque peu inhabituel. Un mauvais timing fait que cet anniversaire arrive au moment où je pense à vendre une équipe vieillissante de joueurs, descendre dans les divisions basses, et reconstruire le tout, et peut-être quitter le jeu. L’argument en faveur d’un arrêt du jeu est une sérieuse maladie de ma femme (deux arrêts cardiaques et un dos cassé), ce qui à mon âge avancé entre autres choses, me fait considérer le fait de rester ou non sur ce jeu. Mes amis n’avaient jamais pensé au fait que je puisse finir le jeu. En repensant à la nature humaine, je suis à votre disposition. Je crains juste que mon vieux cerveau ne puisse beaucoup aider. Si quelque chose ne va pas, appliquez ma méthode personnelle du « étape par étape ».

2. Quand es-tu né, et que fais-tu sur Hattrick ?

J’ai le sentiment d’avoir 80 ans et que ma tête s’érode comme de la craie. J’ai eu la chance d’être né le 31 mars 1935, à Torun (La ville de Nicolaus Copernicus). Ce que je fais sur ce jeu ? Je pense que je luttais pour gagner des trophées, pour la victoire. Mais mes adversaires n’ont montré aucun respect pour mon âge, et m’ont montré où était ma place dans la file. Ils m’ont traité comme leur égal. Et j’ai vraiment aimé cela, je l’avoue. J’ai l’impression d’être encore en vie et que je peux toujours me mesurer à de jeunes personnes.

3. Comme tu le dis, certaines choses ne vont pas dans ton club. Est-il temps de reconstruire ?

J’ai trop attendu pour renouveler mon club et mes joueurs ont perdu leur valeur. Une saison de plus et il se peut que « Romania » fasse faillite. La décision fut prise à la dernière minute (Je crois que mon comptable est encore plus érodé que moi). Désormais, je souhaite attendre que les prix des joueurs baissent. Je prendrais un nouvel entraineur, des attaquants à entrainer, et peut-être mon club renaitra. Si j’ai assez de temps pour le faire. J’ai beaucoup de choses à faire à la maison. Et je pense que c’est plus important.

4. Que fais-tu en dehors de Hattrick et des tâches domestiques ? Comment te débrouilles-tu avec un ordinateur à 80 ans ?

Actuellement, mes devoirs envers mon foyer et ma famille sont les choses les plus importantes, et remplissent bien mes journées, de sorte que mes jours sont trop courts. A mon âge, tout est plus lent. J’ai abandonné le jardinage, qui faisait autrefois ma joie. De même qu’un bassin auprès duquel ma femme, mes amis, mes voisins et moi-même prenions le café. Ainsi va la vie. Comment se débrouiller avec ordinateur ? La première expérience que j’ai eue avec un ordinateur remonte à décembre 2005, à 70 ans. J’avais honte devant mes enfants, d’être si vieux. Mes « enfants », des vieux de 50 ans, s’en sont amusé et m’ont offert un ordinateur. Les débuts furent compliqués, et cela l’est encore. A mon âge, il est difficile d’apprendre de nouvelles choses. Mais petit à petit j’ai commencé à apprendre. Je ne suis pas un expert, mais je me débrouille. Désormais, je ne peux concevoir ma vie sans Internet. Comment le monde fonctionnait-il sans ?

5. L’Internet…quels sites visites-tu en dehors de Hattrick ? Qu’aimes-tu regarder, lire ? As-tu des amis en ligne ? Connais-tu des gens de Hattrick dans la vraie vie ? Je sais qu’à un certain moment, tu étais ami avec drago (2909702), qui ne joue plus aujourd’hui, mais qui était connu dans la communauté polonaise de Hattrick, étant un ancien coach de notre équipe nationale.

Les sites que je fréquente le plus en dehors de l’actualité quotidienne sont les pages sports, d’autres jeux sur le jardinage, des sites culinaires (je suis obligé de cuisiner). J’utilise Skype pour avoir des contacts visuels avec ma famille étalée partout dans le monde. Je lis la presse locale et mes journaux favoris. Ma vue ne m’autorise pas plus. Dans la vraie vie, j’ai beaucoup d’amis de Hattrick, et pas seulement mes voisins. Drago et sa femme nous rendaient visite très souvent. Aujourd’hui, je n’ai plus que des contacts téléphoniques avec lui.

6. Qui t’encourages à jouer à Hattrick ? En d’autres mots, comment as-tu commencé ?

Un ami à moi m’a montré ce jeu, jertorb (6864125), il utilisait de bons arguments pour me convaincre. Je l’en remercie grandement !

7. Qu’aimes-tu sur Hattrick ? Et que n’aimes-tu pas ?

Si je joue à ce jeu, c’est parce que je l’aime. Parfois, je n’aime pas les arguments de certaines discussions sur les forums. Mais je peux les ignorer.

8. Peux-tu décrire ta journée ? De ton réveil au moment où tu te couches. Comment se passe une journée d’un homme de 80 ans ? J’espère que nous atteindrons tous ton âge, et que nous continuerons à jouer à Hattrick !

Ma journée dépend de ma femme malade. Elle se remet de deux arrêts cardiaques et d’une épine dorsale cassée. Ma vie lui est dédiée. Il y a pas mal de choses intimes, que je ne peux détailler ici. Je me lève à différents moments. Beaucoup de mon temps, même s’il est réduit (cela peut paraitre ridicule), je le passe sur le jeu « My free farm ». Nous le prenons comme une réhabilitation mentale pour ma femme. Avec de bons résultats. Les tâches qui doivent être faites à la maison, qui comporte deux étages et un jardin, et qui pourraient être faites par deux épouses, je dois les faire moi-même. Les courses, le petit-déjeuner, le nettoyage, la préparation des repas, la vaisselle…ceux qui ont une famille comprennent de quoi je parle. En plus, mon âge et mes ennuis de santé variés font que j’ai juste assez de temps. Il y a des moments dans lesquels je peux remplir ma promesse faite il y a 60 ans d’être toujours là pour elle. Et cela me rend heureux. Il n’y a pas un moment où je dois faire quelque chose en particulier. Je fais en fonction du besoin immédiat.

9. 60 ans ensemble ? C’est génial ! Te rappelles-tu comment vous vous êtes rencontrés ? Comment tu l’as demandé en mariage ? Raconte-nous ta belle histoire d’amour, s’il te plait.

Il n’y a rien de passionnant. Nous nous sommes rencontrés sur notre lieu de travail. Il y a tout de suite eu des étincelles, encore jusqu’à aujourd’hui. Il est dit que l’amour se transforme en habitudes, mais il y a des moments où j’aime prendre ma femme dans mes bras. Nous ressentons alors tous deux cette chaleur, et tous nos problèmes disparaissent. Il y a un sentiment chaleureux de joie lorsque nous sommes ensemble. Je ne peux pas dire que notre vie fut un paradis. Il y a eu des moments difficiles, des jours banals, des disputes. Mais jamais de mauvais mots ou de violence.
Il n’y a pas eu de fiançailles, nous étions pauvres. J’étais un orphelin, et ma femme n’avait pas de père. Les amis de notre travail (nous travaillions à la mairie) se sont arrangés pour nous faire une fabuleuse cérémonie pour notre mariage civil. Des moments inoubliables. Plus tard, la beauté de la vie, nous avons eu deux enfants adorables. Nous avons toujours été entourés de gens sympathiques, et avouons-le, à de rares exceptions, c’est encore le cas aujourd’hui.

10. Quel est le prénom de ta chère et tendre ?

Lydia. Le mariage a eu lieu en 1954. Une curiosité de la famille est que notre premier enfant soit né le 05.05.1955. Nous l’avons prénommé Waldemar, sans regarder le calendrier, et il s’est avéré que la Saint Waldemar soit célébrée le 5 mai également !

11. Tu avais tout juste 19 ans le jour du mariage, et cela fait 61 ans que ce mariage dure ! Existe-t-il en Pologne un couple qui puisse se vanter d’une telle longévité ?

Bien compté. Il faut garder à l’esprit que j’étais un orphelin, et que dans un tel cas, la création d’une famille est une chose importante. Par chance, le destin nous a accordé un sens des responsabilités, et les mots « jusqu’à la mort » sont significatifs pour nous. Je vais vous en dire un peu plus. Nous avons deux enfants, trois petites-filles, un petit-fils, cinq arrière-petits-fils et trois arrière-petites-filles. Notre arrière-petit-enfant le plus vieux fête ses 15 ans. Nous nous sommes entendus sur le fait de ne pas mourir jusqu’à son mariage, et nous sommes donc obligés de vivre. En ce qui concerne les 60 ans de mariage, je pense que beaucoup de famille connaissent cela.

12. Cette petite de 15 ans doit être très gentille, et ne pas se marier, ainsi vous vivrez encore et encore…et que votre bonheur dure éternellement. Tu disais plus tôt que ta femme est gravement malade, et qu’elle souffre entre autres de problèmes d’épine dorsale. C’est à cause d’un accident ?

C’est difficile à dire. Pendant l’une de ses attaques cardiaques, elle a fait une chute et s’est cassé l’épine dorsale. Heureusement, cela a été décrit comme une fracture non déplacée, sans dommage profond. Cependant, il y a un mois, elle dormait en étant assise dans un fauteuil. C’était une vue terrible, elle était vraiment épuisée. Chaque fois qu’elle toussait, c’était une douleur atroce. Elle passe beaucoup d’heures devant l’ordinateur, et bien qu’étant âgée de quelques mois de plus que moi, elle paie les factures de la maison depuis Internet, en utilisant notre compte bancaire. Elle est tellement cool !

13. Retournons à HT. Qu’entraines-tu sur Hattrick ? Quelles tactiques aimes-tu jouer ? Quels réglages ?

Comme je l’ai dit, je ne suis plus impliqué dans le jeu. Cependant, j’ai décidé de rester parmi vous. En milieu de saison, je vais acheter des joueurs, prendre un nouvel entraineur, et entrainer buteur. Cela va m’obliger à jouer avec trois attaquants, en 2-5-3 ou 3-4-3. Je joue souvent avec une aile. Jusque là, j’ai entrainé buteur, en faisant tourner les attaquants formés, et en les gardant pour mon équipe. J’étais trop attaché à mes joueurs pour les vendre. J’avais de bons joueurs en réserve. La raison de faire ainsi était la satisfaction de la victoire, en connaissant cela tout en finissant le jeu. Mais je suis toujours là.
(8110252) : C’est mon fils qui vit en Angleterre.

14. Tu as des amis qui partagent ta vie et Hattrick. Un de tes fils joue à Hattrick. De plus, ta femme n’y voit pas d’inconvénient. C’est inhabituel ! Un de mes vieux amis sur Hattrick me disait que c'était le seul jeu avec une âme. Mais que faisais-tu avant sans Internet ? Quel était ton passe-temps ? Quels livres lisais-tu, quels films regardais-tu, quels jeux de société aimais-tu, quels jeux de cartes pratiquais-tu, qui étaient tes amis, où aimais-tu te balader ?

C’est un vaste sujet.
Comme tous les hommes, j’aime le sport : foot, volley, tennis, F1. Tous les sports où les polonais ont des réussites. Je suis fier de leurs résultats, et je me sens mieux. Je suis moi-même plutôt moyen, je jouais aux échecs et au bridge. J’ai toujours aimé la pêche à la ligne. J’y ai connu beaucoup de succès. Plusieurs fois champion de mon association. J’ai représenté cette association au championnat régional, mais avec très peu de réussite. Il était étonnant que ma femme soit aussi passionnée par la pêche à la ligne, mais juste pour le plaisir. La marche ? Nous étions tous les deux très actifs dans le PTTK (Organisation Polonaise de Tourisme et Découverte). Marche dans les montagnes, même avec les enfants dans un sac à dos ! Oui, c’était sympa. La fatigue du soir, se laver le matin dans une rivière, et continuer à arpenter des sentiers. Nous avons parcourus de nombreux kilomètres ainsi. Nous sommes restés à Szczawno Zdroj. Sudety. Plus tard, Myszkow près des collines. A cette époque, les plantes, les usines nous fournissaient nous, les fanatiques, où que nous allions. De même avec la pêche. Nous avons beaucoup de souvenirs.

Merci beaucoup pour cette interview.

2015-05-18 05:07:29, 814 views

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